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Saint-MARTIN d’Ayguebonnes
En hommage à Aline MALAVAL qui vient de nous quitter
Article mis en ligne le 18 mars 2015
dernière modification le 17 mars 2018

par MIQUEL Maurice, Suzanne BARTHE

En souvenir de son travail

Je ne peux m’empêcher de signaler à tous nos chercheurs, un texte qu’Aline avait trouvé, concernant l’église de Saint Martin d’Ayguebonne, qui a été à l’origine de la création le 8 mai 2012 d’une association voulant sauvegarder cette église.

Aline repose à présent dans sa chère paroisse de CANDAS.

Rappel historique de cet édifice. Située au-dessus du confluant de la Muse et du Tarn, face à Candas, cette église abandonnée de style préroman, datant probablement des X – XIème siècle, présente un intérêt exceptionnel, d’après la description que nous en fait le curé Henri ARNAL de Montjaux, ci-dessous

Maurice MIQUEL

Saint-MARTIN d’Ayguebonnes

Renseignements relatés par Monsieur ARNAL Henri, curé de Montjaux

L’église de Saint-Martin d’Ayguebonne et patus joignant, confronte du levant vigne et étable de Jean LAVIT, chemin au milieu ; du midi, cazal du sieur Nicolas de PORCELET, chemin au milieu, du couchant, patus et vigne du sieur LAVIT, chemin au milieu ; de bise, vigne de Pierre SAQUET de Candas, chemin au milieu ; contient église trente cannes ; le patus un boisseau (cadastre de 1666).

L’Eglise de Saint-MARTIN est située au bas du riant côteau de Saint-Martin, presque sur les bords du Tarn, près du ruisseau ou ravin d’Ayguebonne, qui descend du hameau de Concoules, sur l’ancien chemin de St-Rome de Tarn à Montjaux, et dans la circonscription paroissiale de Candas.

Ici nous sommes en face d’une église romane sans caractère distinctif permettant de fixer l’époque de sa fondation et de déterminer sa destination première. Il nous semble néanmoins, d’après quelques détails de construction, que son style est bien le roman primitif. Elle remonterait dès lors à une très haute antiquité. Aujourd’hui elle n’existe guère plus que comme un souvenir et un témoin de la foi de nos pères.

Elle se comporte d’une nef sans chapelle et d’un sanctuaire carré. La nef mesure intérieurement 10,25 mètres de long sur 5,20 mètres de large. Elle n’a aucun ornement architectural. Les baies des portes et fenêtres sont terminées en arc à plein cintre et les portes sont pourvues d’un tympan. La voûte et la toiture ont complètement disparu, mais les murailles, hautes de huit mètres et bâties en pierre calcaire sont conservées et fort solides. La pierre de taille des ouvertures provient de la riche carrière des Sanguinèdes.

Le chœur n’a dans son œuvre que trois mètres dix de largeur avec une profondeur de trois mètres 75. Il est éclairé par trois fenêtres dont deux (0,55 x 0, 15) sont à refouillement extérieur, et la troisième (0,70 x 0,15) affecte la forme d’une meurtrière comme les deux de la nef.

La voûte unie et à berceau est encore debout, un vert manteau de lierre recouvre la toiture et y pousse insolemment. Elle prend naissance sur une plinthe en saillie et prolongée seulement sur les murs de côté. Cette plinthe est une vraie perle d’architecture, c’est un balustre figuré, composé d’une suite de petites arcades romanes reposant sur de nombreux pilastres et formant une gracieuse galerie. Malheureusement une partie a essuyé des ans l’irréparable outrage. Le chœur est séparé de la nef par un mur qui sert de base à un campanile fort modeste.

Un arc doubleau pratiqué dans ce mur de séparation met en communication les deux parties de l’édifice. Il prend pied sur des pilastres dont les chapiteaux sont sculptés en feuillage. Au niveau de ces chapiteaux est posée une plinthe qui se développe à droite et à gauche dans toute la longueur de la nef et qui nous présente ce qu’il y a de plus remarquable et de réellement original dans cette église.

C’est un demi relief entièrement ruiné d’un côté, mais ou l’on peut voir de l’autre, une scène allégorique du plus curieux effet. Dans un premier panneau trône un personnage à l’instar d’un juge sur son siège dans un second un criminel, les mains liées au dos est attaché à une colonne ; dans un troisième un ange sonne de la trompette ; dans un quatrième apparaît un voyageur appuyé sur son bâton de pèlerin. C’est l’image d’une âme humaine en route pour l’éternité et appelée par l’ange de Dieu au tribunal du souverain juge.

Avant 1482, l’église St-Martin d‘Ayguebonne était un prieuré. A cette date Monseigneur Bertrand de CHALENCON, évêque de Rodez réunit au bénéfice de Salles-Curan celui du prieuré d’Aygucbonne ou Ayguevives et en affecte le revenu à la collégiale pour le traitement de deux clercs.

Ce prieuré simple, appelé le prieuré de St-Martin d’Ayguevives est situé sur la paroisse actuelle de Candas, sur la rive droite du Tarn au dessous du confluent de ce dernier avec la Muse. On devait prélever sur son revenu 19 setiers de seigle, pour le traitement des deux clercs de la collégiale.

Monseigneur de CHALENCON, évêque de Rodez de 1457 à 1494, réunit le prieuré d’Ayguebonnes à la collégiale de Salles-Curan pour se conformer à la Bulle d’Union » faite sans doute sur demande par le pape Calixte II et qui avait été suspendue par procès ; il y avait donc résistance.

N.B. : Vers 1928, l’église de St-Martin, propriété communale, a été achetée par la famille GUIBERT de Monginou ; celle-ci a détaché et vendu la plinthe remarquable.


INCENDIE

Après la neige du l2 mars 1935, c’est le feu en juillet, à la suite d’une longue sécheresse de deux mois. Un incendie s’est déclaré fin juillet à Combe Nègre en face de Candas, du à l’imprudence de quelque berger.

Vers midi le feu poussé par le vent s’avançait sur un front de 200 mètres, de la rivière de Tarn à la cime de la montagne. De Candas on entendait le crépitement des flammes, c’était terrifiant ! La gendarmerie de St-Rome de Tarn et la garde mobile de Millau ont été alertées. Heureusement le vent s’est apaisé et l’on a pu facilement se rendre maître du feu.

D’après les notes historiques de Louis GRIMAL curé de Candas.