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Les FOURNOL de St Jean d’Alcapiès à St-Affrique
Article mis en ligne le 8 mars 2016
dernière modification le 14 février 2020

par Jacques ALVERNHE

Les FOURNOL de St Jean d’Alcapiès à St-Affrique

La ville de St Affrique possède une « avenue Maurice Fournol ». Elle part du carrefour de la gare, en direction de Millau.

Elle met à l’honneur Maurice Fournol (1840-1917) qui a été maire de St Affrique en 1881 et 1882, puis de 1888 à 1900.

Mais il n’est pas le seul membre de cette famille à s’être investi dans la politique locale. Son frère cadet, Paul Fournol (1842-1902), natif également de St Affrique, fut maire de St Jean d’Alcapiès de 1888 à 1902. Il avait débuté son engagement en politique comme conseiller d’arrondissement de St Affrique en 1869. Il a tout juste le temps de s’installer dans cette fonction qu’il est nommé sous-préfet de ce même arrondissement en 1870. Il retrouvera un mandat électif en 1880 où il est élu conseiller général du canton de St Rome de Tarn. Il entre à l’Assemblée Nationale en 1893.
Sa mort à 60 ans, le 16 novembre 1902, interrompt brutalement sa carrière politique. Il cumulait alors les mandats de député, maire et conseiller général.

C’est son neveu Etienne Fournol, le fils unique de son frère Maurice, qui lui « succède » à 31 ans à la mairie de St Jean d’Alcapiès ainsi qu’au Conseil Général, faisant ainsi une entrée remarquée en politique. Le mandat de député revient à Léonce de Castelnau, représentant d’une autre grande famille politique du Sud-Aveyron, tendance conservatrice catholique. A la mort de Léonce de Castelnau en 1909, Etienne Fournol emporte le mandat de député qu’il perdra en 1914 au profit de Joseph de Castelnau.

Document AD 12

De 1880 à la Grande Guerre, la vie politique du saint-affricain est donc fortement marquée de l’empreinte de la famille Fournol, représentant une orientation républicaine laïque.

Mais, d’où vient cette famille ?
Paul et Maurice sont les 2 fils de Jean Fournol et de Marie Coupiac, sœur d’Etienne Coupiac, directeur emblématique la Société des caves de Roquefort, surnommé « Le Rouge ». Ce dernier fit de son petit neveu Etienne Fournol son légataire universel. Etienne portât d’ailleurs pendant quelques années le double patronyme de Fournol-Coupiac comme il était d’usage à cette époque.

Mais revenons au grand-père d’Etienne, Jean Fournol. Issu d’une famille de 6 enfants, il est le seul à avoir transmis le patronyme. En effet, 2 de ses frères sont morts en bas-âge et le 3ème a vécu célibataire jusqu’à 67 ans. Quant à ses sœurs, signalons que Victorine a épousé en 1838 Léon Castan qui deviendra maire de St Affrique.
Leur père Jean-Baptiste était né à St Jean d’Alcapiès en 1776. Quatrième et dernier garçon d’une famille de 8 enfants, il a été contraint de quitter le village natal, n’ayant aucun droit sur la propriété familiale. Il s’est donc installé à St Affrique comme menuisier pour devenir ensuite marchand puis négociant.

Il était le fils de Jean-Pierre Fournol (1732-1824), personnage singulier de la commune de St Jean d’Alcapiès. Fils aîné de Balthezard, il a hérité de la propriété familiale. En 1774, il a le titre de consul dans le rôle des deniers royaux. Il est imposé de 14 livres et 18 sols pour ses biens ainsi que 5 livres et 8 sols pour ses 3 domestiques. Il est donc l’un des principaux propriétaires fonciers aux côtés des biens du châtelain Izarn de Fraissinet.

A la Révolution, le seigneur émigre et meurt à Fribourg, son château est démantelé et ses biens nationalisés puis vendus. J-Pierre Fournol a la soixantaine et devient l’un des principaux acteurs de la Révolution à St Jean d’Alcapiès.

Le 20 décembre 1792, an premier de la République Française, le conseil général de la commune de St Jean d’Alcapiès le proclame maire par 17 voix sur 26 votants. Il prouve son engagement pour la République lui offrant la cloche de l’église (quelques années plus tard, une souscription sera lancée pour installer une nouvelle cloche …).
Son mandat semble n’avoir duré que quelques mois, mais il est le premier d’une « lignée » de 3 maires « Fournol  » de St Jean d’Alcapiès, dont les mandats s’échelonnent de 1792 à 1919.

De J-Pierre à Etienne, les Fournol auront marqué cette commune, défendant tous des valeurs républicaines et laïques.

Le hasard des descendances fait qu’il n’y a plus de Fournol dans le saint-affricain. En effet, passant dans les mains d’un gendre, la propriété familiale a quitté la lignée vers 1870. Pour la branche saint-affricaine, Paul Fournol était célibataire et Etienne (fils unique de Maurice), marié à Jeanne Villelongue, n’eut pas d’enfant.

Jacques Alvernhe

PS : je suis à la recherche de toute information sur la vie et l’œuvre d’Etienne Fournol : 06 85 59 02 71 ou jalvernhe@wanadoo.fr

Sources : archives départementales de l’Aveyron

Nous informons nos lecteurs qu’une généalogie de la famille FOURNOL a été développée dans notre livre des JG 2015. Cet ouvrage est disponible au local du CGA au prix de 22 euros. N’hésitez pas à contacter Magali (S.B.)