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SAINT LEONS - BIJOU DE L’AVEYRON -
Saint Léons - terre de nos ancêtres
Article mis en ligne le 18 septembre 2011
dernière modification le 3 juillet 2016

par Suzanne BARTHE

St Léons bijou de l’Aveyron - terre de nos ancêtres

SAINT LEONS, village pittoresque entre Causse et Lévezou, au coeur d’une nature verdoyante, fût bâti au Moyen Age autour d’un vaste prieuré bénédictin.

Si SAINT LEONS est aujourd’hui surtout connu par "sa cité des insectes" (MICROPOLIS) dont l’implantation fait suite au travail du grand entomologiste Jean Henri FABRE dont la maison natale peut être visitée dans le village, notre propos est surtout SAINT LEONS au cours des siècles, ST LEONS terre de nos ancêtres...

ST LEONS est l’ancien NOBILIACUM qui prit le nom de son patron. Il est arrosé par la Muse qui prend sa source à une altitude de 800 mètres, dans le nord de la commune et se jette dans le Tarn après un parcours de 24 kms.

Il est probable que le site de ST LEONS était habité quelques millénaires avant la venue de Leontius, car il réunissait toutes les conditions d’habitabilité.

Nous noterons les Dolmens de Peyrelevade ou de la Glène, celui du Mas des Poumons, le dolmen de la Tacherie, le dolmen du puech Bouyssou, mais aussi le dolmen de Combuéjouls, situé à 200 ou 300 mètres au sud de la ferme du même nom. Sur une sorte de tumulus se dresse un dolmen de taille moyenne (dans son excellente monographie de la comme de ST LEONS A Carrière, en 1936, indiquait qu’il "était bien conservé. Dimension de la table 2.50 x 2 ; montant Ouest 2.50 ; montant Est 2.7 m, chambre divisée en deux parties par une dalle".

Dans l’antiquité et le Haut Moyen Age le lieu de ST LEONS porta donc le nom de NOBILIACUM, qui signifiait " la ferme aux petites prairies".

Leontius fonda le monastère au Vème siècle et peu à peu le nom du monastère se substitua au nom primitif.

Depuis le XIVème siècle on trouve : SAINT LIONS, SAINT LYONS, SAINT LEGONS...

Le village de ST LEONS est situé à 18 km environ au Nord de MILLAU. La présence de sa belle source fût certainement le motif déterminant du choix du fondateur. En effet sa position ne commandait pas une voie naturelle suivie par les marchands, ou les gens de guerre ; elle n’offrait pas non plus un refuge inviolable à la population.

SAINT LEONS est bâti en amphithéâtre à flanc de coteau “"à l’aspect du midi, autour de la belle fontaine qui détermina le choix de son lointain fondateur."” Sans être clos d’un rempart continu, il avait quelques moyens de défense. De la place publique à la maison du Porche, à l’ouest, ST LEONS est assis sur un banc de grès de 10 mètres de hauteur. Au Nord, il était protégé par la haute muraille du jardin du château et par le château lui même, et au Sud par le Fort-Bas. A l’Est, au point où la rue du château entre dans le village, était une maison de construction soignée, avec mâchicoulis.

Le terrier de 1641 donnait quelques détails concernant d’anciennes familles de SAINT LEONS , et si nous fermons les yeux, nous pouvons presque nous y croire :

"“Jean DUR, maréchal, tient une maison qui confronte du midi murette de la forteresse”."

« Pierre CHALIES vieulx tient une maison qui confronte du levant jardin du grand Prieuré dit de la Treille - ce jardin est au dessus de la grande fontaine. »

Le village de ST LEONS était important par la qualité des personnes qui l’habitaient et par son industrie et son commerce.

ST LEONS siège de juridiction ou de justice, comportait un juge et un lieutenant de juge, un procureur juridictionnel, un greffier, un sergent ou huissier, deux études de notaires, des médecins-chirurgiens, des apothicaires, des bourgeois : MALRIEU, de MONTAZET, Sieur de FRAYROLLE, JOANNIS (dont il est parlé en 1445) deux familles CHALIES, l’une à la maison du porche, l’autre à la maison de la Treille, UNAL, ROCHEFORT de la Glène, TEXTORIS de Combuejouls. Ensuite venaient de bons paysans : les MIQUEL DU VIALA, dont le chef était par tradition procureur fiscal du Seigneur de St Léons.

Il y avait aussi beaucoup de marchands ; (Voir nombre de maisons avec des ouvertures, des boutiques au rez-de-chaussée) ST LEONS était comme l’entrepôt de toute la montagne qui s’y rendait au marché chaque lundi ; les divers arts ou métiers y étaient assez bien représentés.

Les drapiers y étaient en nombre depuis les premiers temps.

Auberge : en 1742 ROCHEFORT tenait un cabaret à la Glène, en 1791 P Ambroise ROCHEFORT était aubergiste au Bois du Four.

Après celui de cultivateur, le principal métier des habitants de la communauté de St Léons était celui de Tisserand.

Les Merciers étaient également présents (Laurent GAVALDA des Causits - 2 Février 1449)

Vers 1750 on trouve 4 chapeliers : AZEMAR, BRAULHET, UNAL et MONTIBES - Ce n’étaient pas seulement des marchands de chapeaux, mais des fabriquants qui les faisaient entièrement.

Tanneurs et cordonniers, carriers, maçons, couvreurs...

Menuisier et charpentier : vers 1740 UNAL est menuisier à St LEONS ; DELTOUR et BROUILHET charpentiers. Leur spécialité ne leur suffit pas, ils se font à l’occasion charrons, ébénistes, scieur de long, faiseurs de merrains, sabotiers...

Forgerons : Le forgeron qui fabriquait toutes sortes d’outils et d’instruments aratoire était l’ouvrier pas excellence : LOU FABRE. Il y en a eu toujours deux ou trois à ST LEONS : BERTALAIS et DUR en 1740. Ils étaient en même temps maréchaux-ferrants et vaguement vétérinaires. La famille DUR a une longue tradition dans ce métier sur plusieurs générations.

Notaires : JOANNIS, CHALIES...

Huissiers

Médecins : François CHALIES (chirurgien), DUR (Maître chirurgien - Officier de santé) Delouvrier (apothicaire)
Le prieur Messire Estienne GRAS obtint d’Henri IV des lettres patentes qui rétablissaient deux foires et un marché tenu le lundi de chaque semaine jusqu’à 1845."

Petits marchands : les habitants des pays pauvres, voués à l’élevage étaient portés au maquignonnage et au colportage. C’est le cas des Saint Léonais. Le commerce est moins pénible et plus lucratif que le travail du sol et il constitue un des principaux moyen de s’évader de la terre.

Cette tendance était en outre favorisée par la situation du lieu : placé entre le Causse et le Lévezou, ST LEONS était un centre naturel d’échanges.

Nul ne saura jamais la date de la création de la foire de St LEONS. Il y en avait au moins une au XVème siècle." Le prieur Messire Estienne GRAS obtint d’Henri IV des lettres patentes qui rétablissaient deux foires et un marché tenu le lundi de chaque semaine jusqu’à 1845."

Familles notables :

Les CHALIES ont donné un greffier de la cour de Millau : Etienne CHALIES ou de Chalies, des laboureurs, des marchands, des aubergistes, des avocats (dont Sully Chalies qui fut Maire de Millau), des notaires, le premier maire de St Léons, un prieur, un chirurgien, un écrivain : Frédéric de Chalies (1835-1918) connu sous le pseudonyme de Dominique de ST LEONS.

Les de ROCHEFORT sont probablement originaires de Millau où l’on trouve leur nom en 1566 Jacques de ROCHEFORT Docteur Ez-Droit, est juge de St Léons en 1641.

Les MAURY : il y avait plusieurs familles de ce nom, la principale a donné un praticien, un premier consul, un juge, etc...

Aujourd’hui ST LEONS est un agréable village de 310 habitants, au climat doux et à la végétation luxuriante... et si nos pas s’y dirigent pour visiter MICROPOLIS, nous ne devons surtout pas négliger le très agréable circuit qui nous fera découvrir non seulement la maison natale du célèbre entomologiste JH FABRE, mais aussi les fontaines, les mesures à grains, les sarcophages creuxés à même la roche, présumés du V ou VIème siècle...

Nous admirerons également le Château qui domine le village et est toujours habité et en état. - Il fut construit par le prieur Amblard PAULiN au cours des années 1445 à 1456 sur l’emplacement d’une ancienne église.

Le village de St Léons était aux mains des routiers en 1389. Son prieur Guyon de Combret opta pour le Calvinisme et prit les armes. Le monastère fut transformé en forteresse, mais la population demeura catholique.

Les catholiques assiégèrent la place, bombardèrent le village et détruisirent l’église. Après les guerres de religion, le château demeura la résidence seigneuriale du prieur jusqu’à la révolution. Il fut mis en vente comme bien de la nation en 1792.


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