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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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Marie ROUANET - Une camarésienne d’adoption
Article mis en ligne le 22 juillet 2020
dernière modification le 31 juillet 2020

par Suzanne BARTHE

Si en raison de l’évidente contemporanéité du sujet nous n’avons pas évoqué Marie Rouanet dans notre livre de l’année, nous nous devons de présenter ici celle qui est une figure incontournable de la vie camarésienne.

Marie ROUANET (Maria Roanet) est née à Béziers , le 26 mai 1936, d’un père mécanicien, et d’une mère femme au foyer.

Son œuvre est riche et variée : écrivaine , auteur compositeur et chanteuse en occitan, chroniqueuse et réalisatrice de films documentaires sur les phénomènes religieux…

Tout d’abord élève de l’École normale d’institutrices, elle fut enseignante de lettres classiques (comme son mari Yves Rouquette [1]). Le hasard des nominations les conduisit dans les années 1964-1965 au Lycée Joubert à Ancenis, Loire-Atlantique.
Puis elle commence une carrière de chanteuse (1971-1976), et elle fut ensuite déléguée au patrimoine à la mairie de Béziers.

En 1995 elle quitte sa ville natale pour s’établir à Camarès. Elle y écrit La Cuisine amoureuse, courtoise et occitane, première version du Petit traité romanesque de la cuisine, et une apologie de la vie citadine dans La Douce chair des villes.

Elle a écrit une quarantaine de romans, d’essais et de chroniques. Ses ouvrages les plus remarquables sont sans doute Nous les filles (avec son pendant Du côté des hommes) et Luxueuse austérité.

Dans Apollonie, reine du monde, écrit à partir des carnets de souvenirs d’Henri Jurquet et écrit avec lui, elle rapporte avec pudeur et vérité le quotidien de la France rurale à son crépuscule, et notamment le rôle des veuves de 1914-1918, à travers la vie d’un hameau de l’Aveyron au début du xxe siècle.

Elle montre, avec Apollonie, une figure qui appartenait à une société économe, dure avec elle-même, mais riche de connaissances et soucieuse d’avenir. Ses mains, marquées par le jardin, l’eau, le feu, les outils, pétrissaient le pain, caressaient l’enfant, maniaient avec douceur et respect le maigre argent du minuscule royaume sur lequel elle régnait. Elle travailla chaque jour, marquant son passage de travaux innombrables : gerbiers, jambons pendus, murettes, arbres taillés, cuivres brillants, salades alignées... Elle rendit à ses morts les services nécessaires, et quitta son monde en ordre. Elle apprit à son petit-fils, orphelin, à tenir les bœufs, à faucher l’herbe, à planter droit, savoirs inutiles puisque, de la naissance d’Apollonie à sa mort, le vieux monde acheva de basculer. Inutiles parce qu’Henri ne put rester à la terre et "monta" à Paris pour un tout autre destin. Essentiels pourtant, car ils lui permirent de relativiser les choses et de porter un regard critique sur le monde, de s’interroger sur le devenir d’une société qui, par soumission aveugle au progrès, a détruit la civilisation millénaire qui nous constituait (d’après l’éditeur).

Nous vous invitons à écouter quelques-uns des titres de cette auteur compositeur attachante.

La complenta del rainal escorgat

Elisa

Sòm sòm veni veni veni

Marie ROUANET participera le dimanche 13 septembre 2020 à nos JOURNEES GENEALOGIQUES à CAMARES

http://www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article1436