par Jacques ASTOR , Suzanne BARTHE
Le bâtiment du cirque de Kiev mérite une attention particulière, car il s’agit du plus grand bâtiment en forme de dôme de tout Kiev, et l’histoire de son apparition est, de façon générale, étonnante.
Jusqu’en 1875, pas un seul « cirque stationnaire et permanent » n’existait à Kiev, tandis que dans la capitale de l’Ukraine, seuls des cirques « sous tente et temporaires » se produisaient périodiquement, ne donnant des représentations que pendant quelques mois, puis disparaissant.
En 1868, Augustin BERGONER, un français, issu d’une famille de « négociants » originaire de LAPANOUSE DE CERNON, en Aveyron fait l’acquisition d’un terrain dans le centre de Kiev.Cf. http://www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article1596
Augustin BERGONEIER reçoit alors l’autorisation du conseil municipal de Kiev pour créer sur ce terrain « un cirque fixe bâti en pierres ». Augustin BERGONIER était un vrai passionné des arts circassiens. Jusqu’en 1875, comme nous l’avons dit précédemment, pas un seul cirque « stationnaire » n’existait à Kiev.
Le bâtiment initial, qui prendra plus tard à Kiev le nom de théâtre BERGONIER est construit en 1875 par l’architecte Vladimir Nikolaïev, c’est le cirque souhaité par Augustin BERGONIER.
L’ensemble est agrandi en 1878. Des chambres de « l’hôtel Lion » sont installées au premier étage, alors que le rez-de-chaussée accueille une salle de spectacle qui devient le Théâtre Bergonier du nom du propriétaire des lieux, l’entrepreneur français Auguste BERGONIER.
De 1891 à 1898, la troupe de théâtre dramatique Nikolaï Solovtsov (ru) s’y installe. En 1896, le théâtre accueille sa première projection cinématographique.
La troupe actuelle occupe les lieux depuis 1929 et le théâtre est renommé en 1941 en hommage à Lessia Oukraïnka. En 1946, il reçoit l’Ordre du Drapeau rouge du Travail et en 1966, la nomination de théâtre académique.
C’est en 1961 que « Le Cirque National d’Ukraine » a commencé son histoire. C’est sans aucun doute un véritable centre de l’art du cirque dans toute l’Ukraine, d’importance nationale et internationale. Les plus grands artistes de cirque, dont les noms sont à jamais entrés dans les annales du monde, se sont produits dans ses murs. En 1998, le cirque a reçu le titre de cirque national d’Ukraine et, grâce à un statut aussi solide, il a été unanimement reconnu comme le principal cirque d’Ukraine.
De nos jours, il existe toujours à Kiev un « Art café » SITU2 Pushkinska St, 17, Kyiv, Ukraine, 02000 du nom de « Home BERGONIE » et un Hôtel - restaurant Dom BERGONIE. Le souvenir de cette famille aveyronnaise (dont nous proposerons prochainement la généalogie) est donc perpétué à Kiev !
Extrait de Modernism in Kyiv : Jubilant Experimentation
Mais qui donc était cet aventureux Augustin BERGONIER ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir durant les prochaines semaines… Les BERGONIER (alias BERGONNIER, BERGONIÉ, VERGONHET, VERGONIER…) étaient originaires de Lapanouse-de-Cernon.
Famille quelque peu tentaculaire, nous la retrouverons non seulement dans tout le millavois , mais également sur le plan national voire international… A l’origine « masson » puis « maitre masson », ils seront aussi « marchand-colporteur », puis « négociants » et également « tanneurs », « mégissiers »… mais également « docteurs en médecine ». La récurrence du prénom Augustin, et ses nombreuse combinaisons avec Philibert, Léon, etc… va un peu compliqué l’affaire, rendant la recherche encore plus passionnante ! Par ailleurs la situation géopolitique ne permet pas de contacts ni avec Kiev ni avec Odessa... alors nous faisons avec les archives accessibles !
Etymologie du patronyme Bergonnier, Bergonier, Vergonhet
Le nom de famille Bergonnier / Bergonier est la forme phonétique de Vergonnier (connu à Millau et Cornus). Il rend graphiquement la prononciation b de v initial.
Bergon(n)ier et Vergonnier ont pour départements de référence l’Aveyron, le Gard et l’Hérault.
Bergon(n)ier se rencontre surtout dans le Sud-Aveyron. Il a pour foyers de fréquence le Saint-Affricain (Saint-Affrique, La Bastide-Pradines, Saint-Rome-de-Tarn, Fondamente), Millau, le Pays des Raspes (Saint-Victor-et-Melvieu), le Larzac (Cornus, La Couvertoirade), le Lévézou (Salles-Curan, Castelnau-Pégayrols, Saint-Laurent-du-Lévézou, Saint-Beauzély), et, en plus, pour la forme avec 2 n, la vallée de la Dourbie (Sauclières et Saint-Jean-du-Bruel).
La variante Vergonhet est un diminutif affectif (hypochoristique) et n’a pas eu un sort stabilisé dans l’histoire générale de ce nom de famille.
De la timidité à la modestie de la condition sociale
Formé comme tardièr « retardataire » sur tard, le patronyme VERGONNIER pourrait être considéré comme dérivé en -ièr de vergonha « honte », au sens de « qui a honte », d’où « timide, réservé, modeste ».
Frédéric Mistral se fait l’écho d’une chanson populaire :
La nòvio vergougnouso
S’es messo en un cantoun
« La timide fiancée
S’est mise dans un coin »
Il faudra tenir compte également de la modestie de la condition sociale.
Frédéric Mistral donne l’expression vergougnous coumo un paure « modeste comme un pauvre ».
L’ancien occitan connaissait vergonhós au sens de « misérable ».
« Que los cossols puesco a paures vergonhoses... far trametre almornas... » lit-on dans des ordonnances du XIVe siècle pour la ville de Millau : « Que les consuls puissent faire parvenir des aumônes aux pauvres misérables ».
L’expression paure vergonhós « pauvre misérable » a eu une grande notoriété au Moyen Age.
Le troubadour toulousain Peire Vidal écrit, au XIIIe siècle :
Quant hom fai ben al paubre vergoignos
« Quand on fait du bien au pauvre misérable ».
Et c’est bien dans cette dernière direction que nous pensons orienter le sens de Vergonnier / Bergougnoux, noms de familles issus de sobriquets distinguant Joan le Fabre (forgeron), de Joan del Mas (du mas), de Joan de la Font (de la source), de Joan Vergonnier ou Joan Bergougnoux (le pauvre). [1]
Nous présenterons dans les prochaines semaines une généalogie de la famille BERGONIER de LAPANOUSE DE CERNON
Comme nous l’avons précédemment indiqué le bâtiment initial du théâtre BERGONIER à Kiev fut conçu en 1875 par l’architecte Vladimir Nikolaïev pour abriter un cirque. L’ensemble est agrandi en 1878. Les chambres de l’hôtel Lion furent installées au premier étage, alors que le rez-de-chaussée accueille une salle de spectacle qui deviendra le Théâtre Bergonier du nom du propriétaire des lieux, l’entrepreneur français Auguste Bergonier.
De 1891 à 1898, la troupe de théâtre dramatique Nikolaï Solovtsov (ru) s’y installe. En 1896, le théâtre accueille sa première projection cinématographique.
La troupe actuelle occupe les lieux depuis 1929 et le théâtre est renommé en 1941 en hommage à Lessia Oukraïnka. En 1946, il reçoit l’Ordre du Drapeau rouge du Travail et en 1966, la nomination de théâtre académique.
Nous invitons nos lecteurs disposant de cartes postales anciennes sur le sujet à nous les faire parvenir. Par avance merci. Les souvenirs et anecdotes sont également les bienvenus.