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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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1507 (1508) - Constitution de dot de Béatrix Roquablava, du mas de La Plana (Compeyre)
future épouse de Raulet Boya, du mas de la Cadeneda
Article mis en ligne le 4 avril 2023
dernière modification le 4 mai 2023

par Jean DELMAS, Suzanne BARTHE

Nous vous proposons aujourd’hui un acte fort intéressant datant du tout début du XVIème siècle (1507). Il concerne d’une part la FAMILLE BOYER du Mas de la Cadenède, famille précédemment évoquée, et d’autre part la famille ROQUABLAVA de COMPEYRE. Nos remerciements vont une fois encore à M. Jean DELMAS pour son expertise dans la lecture de ces actes. Bonne lecture !

Constitution de la dot de Béatrix Roquablava [1], future épouse de Raulet Boya [2], du mas de la Cadeneda (et première quittance de Beatrix à son père)

AD Aveyron 3 E 11942 (J. Mercier, notaire de Millau, fol.163 vo à 169)
[fol. 163 vo] 1507, anc. st., [3] 7 février

« Au commencement, le Seigneur Dieu forma nos premiers parents au Paradis terrestre et institua entre eux, qui étaient dans l’état d’innocence, le lien sacré du mariage, lequel ne fut aboli ni par la peine du péché originel ni par la sentence du déluge, etc... »

Aussi, un contrat de mariage est conclu per verba de futuro par et entre Raulet Boya du mas de la Cadeneda, paroisse de Saint Pierre de Brocuéjouls (Brochuejolis), diocèse et sénéchaussée de Rodez, [4] et Béatrix Roquablava, fille de Peire (Petrus) Roquablava, du mas de la Plana, mandement du bourg de Compeyre, diocèse et sénéchaussée de Rodez.

Selon la coutume, depuis longtemps observée par les « saints pères » et fondateurs du droit, la dot doit être remise aux maris par les femmes ou du côté des femmes (ut dotes viris per mulieres seu ex parte mulierum) afin de supporter les charges du mariage. [fol. 164 ro et vo] En conséquence, Peire Roquablava, voulant conforter ce mariage et suivre les traces de ses ancêtres (et sequi vestigia veterum patrum) constitue aux futurs la dot ou verquieyria suivante :

  • 60 livres tournois,
  • cinq robes nuptiales (raupas nuptiales), soit trois teintes du présent pays et deux en étoffe de maison,
  • un lit nuptial, muni de deux couvertures et de deux draps en toile du pays,
  • quatre brebis portant laine (oves lanute).

Termes des paiements (le notaire reprend le détail de la dot) :

 Avant le mariage (ante annulum), célébré devant Sainte Mère l’Eglise : 10 livres, deux robes teintes, le lit et sa garniture et quatre brebis.

Puis, à la demande des futurs :
 trois robes, soit une teinte du présent pays et deux en étoffe de maison.

Pour l’argent, 2 livres chaque année le jour du dimanche de carême (carniprivium), jusqu’à épuisement des 50 livres. Il ne sera pas possible d’accumuler ou de doubler les paiements. [fol. 165 ro et vo] Solution envisagée en cas de retard des paiements, quelles qu’en soient les causes.

En cas de restitution (décès de Béatrix ou de son mari, sans descendance), Raulet Boya ou sa famille rendra les robes reçues et le lit dans l’état qui sera le leur au jour de la restitution et l’argent qui aura déjà été versé, mais sans obligation d’accumuler ou de doubler les paiements.

Béatrix fera quittance à son père à chaque paiement. [fol. 166 ro et vo]
Garanties réciproques, longuement détaillées (par exemple, mention de la loi falcidie !). [5]

[fol. 167 ro et vo] Fait au mas de la Plana.

Témoins :

  • Ramundus Dozonis prêtre, [6]
  • Arnaudus Salvat,
  • Sabastianus La Rocha,
  • Bernardus Pomia, [7]
  • Guillermus Griffi prêtre, [8]
    habitants .
  • Johannes Mercerii, notaire de Millau, public, royal et apostolique.

Quittance donnée par Béatrix Roquablava à son père, avec l’accord de Raulet Boya, son futur mari.
[fol. 168 ro et vo] L’acte reproduit longuement la mention de la dot et les garanties. Béatrix déclare qu’elle est âgée de plus de 16 ans (major sexdecim annorum) et de moins de 20 ans (minor tamen vigintique annorum) et s’engage à ne pas contester l’acte en raison de sa minorité . [fol. 169] Mêmes témoins.

J.D.