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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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1510 - Raymond CAHUSAC, marchand de Millau
Testament et éléments généalogiques
Article mis en ligne le 30 juillet 2024
dernière modification le 1er août 2024

par Jean DELMAS, Suzanne BARTHE

Nous vous proposons aujord’hui l’analyse du testament de Raymond Cahusac (juin 1510). Analyse réalisée par M Jean DELMAS que nous remercions.

Millau ville d’art et d’histoire
© Archives Municipales de Millau

Testament de Raymond Cahusac, marchand de Millau (18 juin 1510)

AD Aveyron 3 E 12010 fol. 32 à 34 vo (Guilhem de Monzilis et Brenguier Malevaldi, notaires de Millau) [Série numérisée, séquence 2, vues 25 à 30. ]

Cet acte est bien composé. Nous noterons que les rapports entre Raymond et son fils aîné, Guilhem, né d’un premier mariage, ne sont guère chaleureux. Discrétion sur les épouses et en particulier sur la seconde. [1] Par ailleurs, comme l’accoutumée, ce document comporte de nombreux renseignements généalogiques.

[Fol. 32] 1510, 18 juin

Moi, Raymond Cahusac, marchand, étant en bonnes santé et mémoire, voulant me consacrer au salut de mon âme et disposer de mes biens, afin qu’après mon décès il n’y ait à leur sujet aucun conflit entre mes « amis »  [2] (amici) et parents, je fais mon testament.

- Je fais le signe de la Croix, disant : in nomine Patris et Filii, etc.
 Je recommande mon âme et mon corps au Créateur et à Notre Seigneur Jésus-Christ, son Fils qui sur l’autel de la Croix est mort pour la rédemption du genre humain, à la bienheureuse et glorieuse Vierge Marie, etc.

Obsèques, dispositions de piété et de charité

Les frères Prêcheurs et la ville : l’exemple de Millau. [Aveyron].
Géraldine PALOC


 La cérémonie de ma sépulture aura lieu dans l’église des Frères Prêcheurs de Millau. [3]

Que soient présents, ce jour-là, tous les prêtres séculiers et réguliers, les religieux et religieuses de la ville de Millau qui seront tenus de célébrer des messes ou de prier Dieu pour le salut de mon âme. [Fol. 32 vo] Je lègue à chacun 15 deniers t. (tournois).

 Item, je veux que six flambeaux (intorticie) de cire, pesant chacun une livre et demie soient placés autour du catafalque (feretrum).

 Item, je demande au curé (cappelanus curatus) de l’église Sainte-Marie de l’Espinasse le service d’un trentenaire (gadium trentenarium), selon l’usage.

 Item, que soit distribuée une offerte de pain, de vin et de lumière dans l’église des Frères Prêcheurs, pendant l’année qui suivra mon décès, soit 2 deniers de pain, 2 deniers de vin, et un denier de lumière, chaque jour.

 Item, pour l’amour de Dieu (amore Dei) et pour la rémission de mes péchés, je lègue au bassin du Purgatoire de l’église paroissiale 2 sols et 6 deniers t., payés par mon héritier universel, une fois.

 Item, je lègue à tous les autres bassins ou quêtes de l’église paroissiale, à chacun, 12 deniers t.

 Item, pour que soit faite durant ma neuvaine une sextantaria  [4] de messes de requiem à célébrer dans les églises du couvent des Carmes, des Frères mineurs, des Moniales de l’Arpajonie, des Soeurs minorettes [5], de Saint-Martin et de l’église paroissiale, je lègue pour chacune 5 sols t., payables une seule fois.

 Item, que mon héritier universel fasse distribuer aux pauvres du Christ deux charités de pain cuit qui seront annoncées à son de trompette (ad sonum tube), selon l’usage de la ville de Millau, et qui seront chacune de 15 setiers de blé, partie de froment et partie de mixture [6], et cela dans l’année suivant mon décès.

 Item, que soit célébrée dans l’église des Frères Prêcheurs une messe de requiem pour mon âme et pour celle de mes parents, un jour dans l’année suivant mon décès, par trois prêtres, au choix de mon héritier universel ou de mes exécuteurs testamentaires, à la condition que l’un d’eux soit un religieux du couvent des Frères Prêcheurs. On donnera à chacun 15 deniers t. Cette messe sera célébrée dans la chapelle de Sainte- Anne, dans laquelle est mon tombeau.

 Item, que soient distribués aux pauvres de la ville, le jour de ma sépulture, un setier de froment en pains cuits. Il sera fait de même le jour de la neuvaine et au bout de l’an (caput anni).

 Item, amore Dei, que soient donnés 5 deniers t. à chacun des prêtres qui seront présents et feront l’absoute (absolucio) sur ma tombe, lors de la neuvaine et au bout de l’an.

[Fol. 33] – Item, amore Dei et pour la rémission de mes péchés, je lègue à deux filles de Feto, chaussetier (causaterius) de cette ville, pour les doter en vue de leur mariage 5 livres t., une fois.

 Item, que mon héritier universel paie 5 autres livres t. pour aider au mariage d’une fille du lieu de Meyrueis (Mayrosio), à son choix, et 5 autres livres t. pour le mariage de la fille d’Anthoni Corregie de Saint- Georges.

Au cas où, lors de mon décès, le sort de la fille de Correja et des filles de Feto le cordonnier serait déjà réglé (?), mon héritier disposerait de ces sommes à sa volonté.

Héritiers particuliers ou leurs descendants

 Item, je lègue au titre de sa légitime [7] à Anthonia ma fille, femme d’honorable homme Pierre (Petrus) Dardena, ou à ses enfants, si elle était alors décédée, 20 sols t., payés une seule fois par mon héritier universel.

 Item, je lègue au titre de sa légitime à Hélips ma fille, femme de noble Brenguier de La Palma, de la ville de Pézenas (Pedenacii), ou à ses enfants, si elle était alors décédée, 20 sols t., payés une seule fois par mon héritier universel.

 Item, je lègue au titre de sa légitime à Clara ma fille, femme de prudent homme (providus vir) Bernard Cauleti, marchand de Rodez, ou à ses enfants, si elle était alors décédée, 20 sols t., payés une seule fois par mon héritier universel.

[Fol. 33 vo] - Item, je lègue à Maître Guilhem Cahusaci, bachelier en droits, mon fils, né de mon premier mariage au titre de sa légitime et en conséquence de l’arrêt rendu contre lui et en ma faveur par la cour du parlement de Toulouse et sans confirmation de la donation [8]et des pactes nuptiaux passés lors du contrat de mariage de défunte Guilherma COSTINA, sa mère, pactes que moi, testateur, je casse et révoque complètement comme n’ayant aucune valeur. En conséquence, je lègue audit Guilhem avec les dispositions suivantes :

 1, Une maison (hospicium) que j’ai achetée aux héritiers de Johan Rebieyra, exempte de tout cens, sise dans la ville de Millau, dans l’enclos (curtile) de Raymond Mayrueys, confrontant d’un côté avec la maison dudit Mayrueys et de l’autre avec la maison d’Hugues Bendicti [9]. Je me réserve sur cette maison la seigneurie directe et le cens annuel d’un denier t.

 2, Un verger (viridarium) sis dans la douve (doga) du fossé (valatum), hors du portail de Fons major [10], confrontant au couchant avec la douve, au midi avec le verger de Johan Prades et au nord avec le verger d’Odon Bonnamici (?), marchand.

 3, Je rappelle toutes les dépenses que j’ai faites pour tenir mon fils tant in scolis grammaticalibus [11] que pour les études à Toulouse, les livres qui lui étaient nécessaires que je lui ai achetés et remis, ce qui se monte à la somme de 400 écus d’or et au-delà, qu’il faudrait déduire pour le cas où ledit Guilhem voudrait récupérer la dot de sa défunte mère, Guilherma Costina . Je l’institue mon héritier particulier et je veux qu’il ne puisse réclamer autre chose contre la volonté de mon héritier universel.

[Fol. 34] Au cas où ledit Maître Guilhem, mon fils, mourrait sans enfants légitimes, nés de légitime mariage, ce que je lui ai légué reviendrait à mon héritier universel, sans prélèvement de quelque quarte.

 Item, je lègue à Johan Reynès, mon petit-fils (nepos), fils de Bertrand Reynès et de défunte Aurable, ma fille, de la Cité d’Albi (civitas Albie), au titre de la légitime d’Aurable, sa mère, 20 sols t., payés une seule fois par mon héritier universel, outre la dot de sa mère, qui lui revient.

 Item, je lègue à chaque fils et fille de feu Stephanus Cahusac, 5 sols t., payés une seule fois, par mon héritier universel.

Héritier universel

 Sur tous mes autres biens meubles et immeubles et droits, présents et futurs, je nomme héritier universel Maître Franciscus Cahusaci, bachelier en droits, né de mon second mariage.

Exécuteurs testamentaires

 Je nomme les exécuteurs (executores et gadiatores) de ce dernier testament

  • le prieur du couvent des Frères Prêcheurs et
  • les prudents hommes (providi viri) Johan Truc, marchand, et Raulet Tremoleti [12] mes « amis » (amici),
    auxquels je donne pouvoir de vendre de mes biens au cas où ledit Franciscus renoncerait ou serait défaillant (morosus).

[Fol. 34 vo] Fait à Millau, dans l’arrière-boutique (retro-apotheca) du testateur, lequel étant assis sur un escabeau (scabella).

Présents


vénérables et prudents hommes
 Georges de Monzillis, secondaire de l’église paroissiale,
 Guilhem Faeti,
 Petrus Roqueta,
 Petrus Feto,
 Johan Luran,
 Amselmus Jacobi marchand, de la ville de Millau,
 Bernard Cauleti, marchand du Bourg de Rodez.

Et nous Brenguier Malevaldi, notaire royal de Millau, et Guilhem de Monzillis, également notaire public.

Quelques éléments généalogiques

Famille CAHUSAC

I. Jehan CAHUSAC  [13] °ca 1410 marchand drapier de Millau x ca 1440 avec Aurable d’OMIERES  [14]
D’où :
 Raymond qui suit
 Stephane, cité au testament de 1510

II. Raymond CAHUSAC

X1 Guilherma Costina (alias Costy), [15]
d’où Me Guillhem CAHUSAC, bachelier. [16]

X2 Claire de MALHAC le 24 janvier 1470 (ancien style 1471) Cf notre précédent article www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article1724
d’où :
 Antoinette CAHUSAC x Pierre DARDENA licencié
 Aurable CAHUSAC (+ <1510) x Bertrand REYNES, d’où Johan REYNES
 Hélips CAHUSAC x noble Brenguier de La Palmas de Pézenas
 François CAHUSAC qui suit
 Claire CAHUSAC x Bernard CAULET, marchand de Rodez [17]

III - François CAHUSAC Marchand de Millau, fut témoin au mariage de sa soeur Claire en 1508, et fut héritier universel de son père en 1510.
Il avait épousé Astruguette alias Antoinette TREMOLET dont il eu :

 Antoinette CAHUSAC x Pierre TRINQUAIRE - Cf notre article www.genealogie-aveyron.frspip.php?article1718

 Antoine CAHUSAC [18]

 Jean CAHUSAC cité à l’acte ci-dessus étudié

 Marthe CAHUSAC x Pierre ROCAYROL, d’où Gilette ROCAYROL que nous avons évoquée dans nos articles www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article1712 et www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article1715

Découverte de Millau au fil des siècles

Pour cette découverte veuillez cliquer sur le lien suivant

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