Bandeau
Cercle Genealogique de l’Aveyron
Slogan du site
Descriptif du site
Forum de l’article

Les gantiers de Millau

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Rappel de la discussion
Les gantiers de Millau en Russie (complément)
Nadine LORETZ - le 25 mars 2021

Une autre famille émigre en Russie dans les années 1870.

Louis ARGELIES est né à Millau le 20/12/1851 de Louis, mégissier et Rose SALEILLES. de caractère aventureux, il "monte" à Paris avec l’un de ses amis millavois dans le but d’émigrer au Canada. Il y rencontre un responsable de l’ambassade russe et les deux amis décident finalement de partir pour Moscou. Ils y fondent un petit établissement vers 1873.
Louis effectue plusieurs déplacements dans l’Oural afin de s’approvisionner en peaux. Il travaille avec son ami les cuirs pour les gants, mais aussi, au moins au début de leur installation, pour les harnais des chevaux.

Leur affaire se développe grâce à une clientèle particulière : celle des officiers de la garde impériale.

Grâce à une commande particulière de l’un de ces officiers - de gants pour lequel mon bisaïeul avait fabriqué une adaptation à son handicap en intégrant deux doigts rembourrés - leur affaire prend un essor important. Ils fondent un deuxième commerce à Saint-Pétersbourg où la cour prend annuellement ses quartiers d’été.

Louis revient à Millau afin d’épouser le 22/08/1883 sa promise Léontine dite Sophie FRAISSINET, et le couple revient s’installer en Russie.
Y naîtront ses enfants :
 Rose le 21/05/1884 à Moscou
 Louis le 03/04/1886 à Moscou
 Jeanne en 1887
 Lucie le 21/11/1888 à Moscou.
La santé fragile de son épouse à nouveau enceinte et de son unique fils amène Louis à rentrer définitivement en France en 1889 avec sa petite famille. A priori le bébé espéré ne viendra pas au monde, et son fils décède le 12/12/1889 à Millau.
le couple aura à Millau encore une fille, Marie, née le 06/12/1893.

Son ami lui reste à Moscou où il a épousé une russe. Il y demeurera toute sa vie.

Si la réinsertion sociale de Louis est sans souci - le travail de gantier était lucratif en Russie - au sein des gantiers millavois ( il a un excellent réseau d’approvisionnement des peaux grâce à ses contacts conservés en Russie), ainsi que celle de son épouse au sein de la bourgeoisie, ses filles se heurtent à l’intolérance de leurs camarades de classe : on les traitent de "sales russes", et la blessure finit par être profonde car mes grand-tantes Lucie et Jeanne m’ont relaté cette période sombre de leur enfance … Bilingues à leur arrivée en 1889, Rosa et Jeanne ne parlent plus du tout le russe lors de la naissance de leur sœur Marie en 1893 malgré les efforts de leurs parents qui s’expriment indifféremment dans les deux langues.
Paradoxalement, c’est surtout par sa dernière fille Marie, qui n’a pas vécu en Russie, que la transmission orale de cette "aventure familiale" se fera, ainsi dans une moindre mesure par Lucie.

Je tiens tous les éléments relatés ci-dessus par mon aïeule Marie dite "Marinette". Les "souvenirs" de Russie ont bercé mon enfance et adolescence et ont participé, pour une grand part, à ma passion pour l’Histoire.
Je tenais à partager cette tranche de vie …

Nadine Loretz-Eyraud

Les gantiers de Millau en Russie (complément)
Suzanne BARTHE - le 26 mars 2021

Grand merci à Nadine pour sa participation
Voila une bien jolie histoire
SB