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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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Le patrimoine NANTAIS
Désacralisation de l’église du Mas du Pré
Article mis en ligne le 27 septembre 2023

par Monique et Alain BONNEMAYRE , Suzanne BARTHE

L’église du Mas du Pré, à Nant, a été "désacralisée" au mois d’aout dernier. Cet évènement illustre un fait actuel, à savoir la difficulté pour les villages de maintenir le patrimoine !
Nos amis Monique et Alain BONNEMAYRE, grands spécialistes de NANT, nous ont procuré les éléments suivants, ce dont nous les remercions vivement.

Bonne lecture !

Vue générale - Mas du Pré - Nant (Aveyron)
© Photographie Monique et Alain BONNEMAYRE

Nous invitons nos lecteurs à consulter également le livre sorti à l’occasion des JOURNEES GENEALOGIQUES 2021 NANT, des femmes, des hommes et leurs racines...
www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article1110

Construction de l’église et du presbytère du Mas du Pré.

Suite au décret impérial du 11 prairial an XII, relatif à une nouvelle circonscription des succursales, le conseil municipal de Nant, réuni le 22 thermidor an XII, (10 août 1804), a unanimement délibéré que la cure de Nant doit être composée entre autres de :

  • La ville de Nant ayant douze cent quatre vingt deux habitants, divers hameaux et écarts ; et elle absorbe en particulier le village des Cuns, 87 habitants et celui de Saint-Michel de Rouviac, 137 habitants qui étaient paroisses avant la Révolution,
  • La cure de Nant sera complétée par quatre succursales : Cantobre, la Liquisse, Saint-Martin devant être transportée au Mas du Pred et Saint-Sauveur.

La succursale de St-Martin dont l’église qui n’est qu’à un quart d’heure de Nant devant être transportée au Mas du Pred que les habitants offrent d’y bâtir à leurs frais ainsi que le presbytère doit être composée :

  • 1° du Mas du Pred ayant 77 habitants
  • 2° du Liquier de distance de demi-quart d’heure ayant 114 habitants
  • 3° des Rivières de distance d’un quart-d’heure à demi-heure du plus éloigné ayant 77 habitants
  • 4° des Fraissinets Hauts de distance de trois-quarts d’heure ayant 21 habitants
  • 5° des Fraissinets Bas de distance d’une demi-heure ayant 47 habitants
  • 6° des Combeforts de distance d’une demi-heure ayant 6 habitants
  • 7° du Bouscary de distance d’une demi-heure ayant 13 habitants
  • 8° du Couderc de distance de demi-heure ayant 17 habitants
  • 9° d’Egalières et Sambuc de distance de trois-quarts d’heure ayant 16 habitants
  • 10° de Canalettes de distance d’une grosse demi-heure ayant 8 habitants
  • 11° du Viala de distance de trois-quarts d’heure ayant 8 habitants
  • 12° de Beauvoisin de distance de demi-heure ayant 19 habitants
  • 13° des Sinières de distance d’un gros quart d’heure ayant 4 habitants
  • 14° des Cazelles de distance de demi-quart d’heure ayant 4 habitants
  • 15° de Comberedonne de distance de trois gros quarts-d’heure ayant 38 habitants

Il faut attendre le 18 juin 1827 pour que le conseil se réunisse à l’effet de délibérer sur une pétition en date du 28 mars précédent présentée par une partie des habitants de l’ancienne paroisse de St-Martin du Vican située dans la commune de Nant qui contractent l’engagement de faire construire à leurs frais au village du Mas du Pré qui serait le centre de la succursale demandée, une église et un presbytère, d’acheter du terrain pour un cimetière et un jardin et de représenter l’inventaire du mobilier nécessaire au culte divin.

Vu l’acte du 10 mai dernier reçu Foussat notaire à Nant et enregistré dans lequel tous les habitants du village du Liquier à l’exception de quatre familles, ceux des villages des Fraissinets Hauts et Bas, des Combeforts, du Viala, du château de Beauvoisin et de la Mouline situés dans la commune de Nant et dépendant autrefois de l’ancienne paroisse de St-Martin du Vican, déclarent s’opposer à la susdite pétition en leur qualité des plus fort imposés de la susdite ancienne paroisse et demandent à en être définitivement démembrés et à demeurer réunis à celle de Nant, leurs motifs :
 1°) de la proximité de leur village à la ville de Nant où les appellent leurs relations journalières s’y rendant facilement par des chemins très praticables.
 2°) des obstacles que les fréquentes inondations de la rivière du Durzon opposeraient au desservant pour porter le secours de la religion dans le plus proche village de la succursale demandée.
 3°) de l’impossibilité qui existe pour eux et les pétitionnaires de fournir sans déranger leurs affaires aux dépenses considérables qu’entraînerait la susdite succursale et dont la presque totalité tomberait sur les opposants qui se trouvent les plus imposés.

Vu l’acte du 28 mai aussi dernier reçu Fadat notaire audit Nant et enregistré dans lequel les pétitionnaires s’obligent collectivement de fournir à eux seuls tous les frais qui seraient nécessaires pour l’établissement de ladite succursale dérivant de l’engagement qu’ils ont déjà contracté dans ladite pétition et cela sans le concours des opposants quand même certains d’eux seraient réunis à ladite succursale et quelle que fut enfin la circonscription de cette succursale.

Vu la délibération du conseil de la fabrique de Nant en date du 3 du présent mois d’après laquelle l’établissement de la succursale produirait un grand bien pour la religion surtout si l’ancienne paroisse de St-Martin du Vican voulait agir de concert et devrait être accordé sans la réserve néanmoins de tous les droits des opposants qui persistent de plus fort dans leur demande.

Considérant que les habitants des villages du Mas du Pré, du Couderc et du Bouscary et des hameaux du Mas de Pommiers, de Rogès, de la Lièvre, la Place, de Sabde, de Bouat, des Cazelles, de la Rigalderie, de Gély qui ont demandé l’établissement de la nouvelle succursale tous au nombre de 270 individus.

Considérant que ceux des villages du Liquier, des Fraissinets Hauts et Bas, des Combeforts, de Beauvoisin et de la Mouline qui ont fait opposition à la susdite demande forment une population de 245 individus.

Considérant que s’il convient d’accorder aux pétitionnaires le consentement nécessaire pour l’établissement de la succursale demandée à la charge pour eux de remplir toutes les obligations énoncées tant dans la susdite pétition que dans l’acte précité du 28 mai dernier il est également juste de ne pas comprendre dans la circonscription de la susdite succursale les villages et hameaux habités par les opposants dont l’importance de la population, la qualité de l’impôt par eux payé et les motifs qu’ils ont fait valoir méritent d’être pris en considération.

Est d’avis à l’unanimité qu’il y a lieu d’établir une succursale à la charge pour les pétitionnaires de fournir à tous les frais généralement quelconques aux quels pourra donner lieu dans tout temps l’établissement ou l’entretien de la susdite succursale qui devra être composée seulement des villages et hameaux énoncés dans le premier considérant de la présente délibération et dont la population s’élève à 270 individus et que les autres villages et hameaux ci-dessus désignés au second considérant et dont les habitants sont au nombre de 245 doivent rester définitivement réunis à la paroisse de Nant. Signé le maire, Delpuech

On apprend dans une délibération du 14 mai 1828 que la succursale du Mas du Pré a été érigée par ordonnance du roi Charles X au début de l’année, que l’abbé du Cambon, un des vicaires de la paroisse de Nant a été nommé desservant de ladite succursale et que les cimetières abandonnés, comme celui de Saint-Martin du Vican appartiennent aux communes dans le territoire desquelles ils sont situés. La commune de Nant qui en est donc propriétaire décidera de le vendre à son profit,

Mais la fabrique de la nouvelle succursale du Mas du Pré voudrait obtenir la propriété du presbytère, de l’église et du cimetière de la paroisse supprimée de Saint-Martin du Vican,

L’église du Mas du Pré à Nant
© Photographie Monique et Alain BONNEMAYRE

Le 28 septembre 1828. (AD série 5V48). Extraits des délibérations de la mairie de Nant.
Autorisation donnée par M le sous préfet le 20 du présent mois à effet de délibérer sur la demande de la fabrique de la nouvelle succursale du Mas du Pré ayant pour objet d’obtenir la propriété de l’ancienne maison presbytérale, de l’église et du cimetière de la ci-devant paroisse de St-Martin du Vican afin d’aliéner ladite maison et avec le prix en provenant de construire un logement au desservant du Mas du Pré et de démolir ladite église pour en bâtir une nouvelle au même lieu.

Vu la copie de la pétition présentée à Mr le Préfet le 20 avril dernier par quelques membres de la fabrique du Mas du Pré aux fins cy-dessus énoncées.

La conclusion d’une longue délibération de ce 28 septembre : « Le conseil est d’avis que le presbytère et l’église de l’ancienne paroisse de Saint-Martin du Vican appartiennent à la fabrique de l’église de Nant et que l’ancien cimetière abandonné de ladite paroisse appartient à la commune de Nant dans le territoire de laquelle il est situé et déclare s’opposer formellement à la demande formée le 20 avril dernier par la fabrique du Mas du Pré pour obtenir la propriété des susdits immeubles.
Fait et délibéré audit Nant dans la maison commune les, jour, mois et an susdits.
Signé : Cantobre, Garric, Soulier, Villaret, Malzac, Castel, Mazerand, Delpuech maire. »

Le 20 avril 1830, l’adjoint au maire, M. Fadat, écrit : 

« ces bons paroissiens, ont fait, non seulement, une souscription volontaire pour subvenir aux dépenses de la construction de leur église, mais en outre ils ont employé deux mille sept cent cinquante neuf francs quarante centimes à l’achat d’une cloche, d’un ciboire, ornements et autres objets indispensables au culte divin…que leurs efforts étant grands pour l’œuvre qu’ils ont pour ainsi dire miraculeusement entreprise cela mérite des éloges, des encouragements et des récompenses. En conséquence nous estimons que des secours aussi considérables que possible doivent être accordés à cette paroisse, et nous réclamons avec confiance pour elle, la bienveillance des autorités civiles et ecclésiastiques. »

Un tableau dressé le 24 avril 1830 par le régisseur M. Viguier de St-Jean du Bruel  ;
Montant des travaux exécutés antérieurement à 1830 : 2739f
Montant des travaux à effectuer en 1830 : 6661f
Montant du devis estimatif approuvé : 9400f

Une lettre signée Bouat et Malzac est envoyée à Monsieur Boissonade, architecte du département de l’Aveiron à Rodès, pour le prier d’intervenir auprès du préfet pour qu’il verse aux habitants la somme de 800 francs qui leur a été accordée.

Le 10 octobre 1830, on trouve un autre tableau dressé par le régisseur. Plans et devis et règlement de la préfecture en date du 19 novembre 1826.
Montant du devis approuvé : 9847f, le 23 novembre 1829.

M. Viguier écrit :

 « Il n’y a pas eu d’adjudication. Les sieurs Marie François Rouquette Louis du Cambon, curé de la paroisse du Mas du Pré, Etienne Malzac, propriétaire au hameau de la Rivière, Gabriel Sabde, propriétaire au Mas du Pré et Gabriel Servel propriétaire au Couderc, en leur qualité de syndics se sont chargés de faire exécuter les travaux sous la surveillance du rédacteur du plan et encore sous celle d’un régisseur nommé. Il précise l’origine des fonds employés : une partie des paroissiens ont fait des dons, en argent et en nature, employés à l’extraction de moellons, ou aux charrois. »

On continue à chercher des aides à tous les niveaux,

Le 7 septembre 1832, le sous-préfet écrit au préfet La construction de l’église du Mas du Pré a coûté 9847f. Plusieurs des principaux habitants se sont obligés devant notaire de faire face à cette dépense. Les travaux sont terminés, il n’a encore été compté à l’entrepreneur qu’une somme de 600f, il est par conséquent dû 9247f. Je laisse à vos soins la distribution des fonds à laquelle peut avoir droit mon arrondissement .

Le clocher de l’église du Mas du Pré
© Photographie Monique et Alain BONNEMAYRE

En 1835, l’église est terminée.
Le 25 juin 1835, c’est au Ministre de la Justice et des Cultes que les habitants de la paroisse du Mas du Pré demandent un secours pour la construction d’un presbytère. Puis toujours pour la construction d’un presbytère, le Diocèse demande au Préfet.

Le 24 octobre 1840, une autre demande est présentée au Ministre pour les ornements.
Toujours en 1840, le curé du Mas du Pré, Quatrefages, écrit au maire de Nant pour lui demander une somme de quatre vingt quatorze francs, payée par la fabrique en ouvrant un crédit, pour une réparation urgente à la sacristie. La dernière phrase de sa lettre : Voilà bien de la peine que nous vous donnons, M. le maire, mais vous avez si bon cœur que vous ne vous lassez jamais de nous rendre service. »

Et on continue à solliciter des aides un peu partout. En 1852, le maire, Jules de Barbeyrac, s’adresse au Ministre de la Justice et des Cultes pour paver l’église et établir un fossé et des chéneaux. Puis, le curé Quatrefages demande de l’argent au Préfet car il reste 3459 francs à payer sur les 24 000 que coûtèrent l’église et le presbytère. Mais le 31 décembre de la même année, le Ministre considère que la « commune » du Mas du Pré n’a aucun titre à l’obtention du secours qu’elle sollicite, ne serait-ce que parce qu’elle ne représente qu’une partie de l’ancienne paroisse de Saint-Martin du Vican.

En 1864, le Préfet promet un secours après la chute de la cloison de la chambre de M. le Curé.

Le 4 novembre 1875, le maire de Nant, Léopold Bouty, demande au sous-préfet d’obtenir que la somme de 100 francs accordée pour l’achèvement de l’église du Mas du Pré, sur les produits des amendes correctionnelles soit versée le plus tôt possible dans la caisse communale. Le 10 novembre le sous-préfet informe le maire que la somme a été versée.

Plus tard, des travaux d’entretien ont été nécessaires et les habitants se sont de nouveau cotisés.
La liste des donateurs, signée par le curé Marie François Louis Rouquette du Cambon figurait dans l’église. Ils étaient 72.

© Photographie Monique et Alain BONNEMAYRE (1999)

L’église a été restaurée en 1927, de nouveau par les habitants, ils étaient 46 donateurs, liste signée par le curé Hippolyte Arnal.

Le curé Hippolyte Arnal a continué son ministère au Mas du Pré jusqu’à sa retraite vers 1955 où il est parti à Vabres-l’Abbaye et il n’a pas été remplacé. L’école a fermé peu après selon le souvenirs d’un ancien paroissien. Le curé de Nant venait dire une seule messe dans l’année, pour la Toussaint, jusqu’en 1995.

Dans les années 50, le presbytère a été loué quelques mois l’été à la famille de Jean Hugo. [1] Et il a finalement été vendu suite à une délibération municipale du 15 janvier 1982.

« Depuis la séparation de l’Église et de l’État en 1905, ce bien immobilier est entré dans la propriété communale. Tant l’église que le presbytère nécessitent des travaux importants de réparation. Le prix de la vente pourrait être utilisé à la réparation de l’église. Prix de vente, 150 000 francs à M. Claude Emile Paul Rouquairol et son épouse Frédérique Dina de Montpellier. »

Lors du conseil municipal du 18 mai 2022, le maire, Richard Fiol, expose que

« Vu le conseil municipal du 22 Septembre 2021, où il était demandé aux paroissiens de l’Eglise du Mas du Pré de former une association avant le 31 décembre 2021 et qu’à cette date, ils devaient pouvoir proposer un projet concernant le bâtiment,
Considérant, que la Commune n’a pas eu de retour des paroissiens,
DECISION : L’assemblée délibérante, après en avoir délibéré à 8 voix pour, 2 voix contre et 1 abstention,
DECIDE : -de confier la vente de l’Eglise du Mas du Pré sans exclusivité, à l’agence Lieure ou à toute autre agence sans exclusivité se présentant en Mairie pour la vente de ce bien.
-de signer les mandats et les pièces administratives relatives à l’affaire. »

La cérémonie du 14 août 2023. - Désacralisation de l’église du Mas du Pré

Il fallait encore désacraliser l’église, ce qui fut fait ce lundi 14 août 2023 par l’évêque Luc Meyer assisté du Père Manoj Visuvasam, prêtre référent de la paroisse Saint-Amans du Larzac Dourbie Cernon en présence d’une nombreuse assemblée. Après la célébration de la messe, le Père Evêque a sorti la pierre d’autel qui sera conservée à l’évêché de Rodez.
Il reste encore une étape avant la vente, le vote des ayants droit qui doivent donner leur accord.

Désacralisation de l’église du Mas du Pré - Aout 2023
© Photographie Monique et Alain BONNEMAYRE

Ce lundi 14 août 2023, une foule nombreuse attendait Monseigneur Luc Meyer, évêque de Rodez, qui venait désacraliser l’église du Mas du Pré. L’entrée s’est faite avec le cierge pascal porté par un adolescent. Le Père Evêque a bien précisé que

« c’est une décision grave prise après l’avis du conseil diocésain. Ce sera la dernière célébration de l’Eucharistie dans ce bâtiment qui va devenir un bâtiment profane. »

Quelques anciens paroissiens ont tenu à évoquer leurs souvenirs.

  • Pierrette Astruc, née Veyrié, a raconté qu’entre 1927 et 1935, elle et ses camarades allaient tous les jours au catéchisme avec le curé Arnal à la sortie de l’école. Elle aimait beaucoup la messe de minuit à Noël. Et le curé nous apportait du réconfort dans les épreuves ; en particulier lors des événements du 14 août 1944, le curé Arnal a sonné les cloches et nous a dit de rester.
  • Francis Jaoul, agriculteur au Liquier a été baptisé à l’église du Mas du Pré, pleine pour l’occasion. Plus tard, l’église n’a ouvert ses portes qu’une fois par an pour Toussaint.
  • Philippe Viala, des Frayssinets-Bas, est un descendant de la famille du curé Viala, originaire d’une ferme près de Laissac, rejoint par un frère qui s’est marié au Mas du Pré et y a fait souche. Philippe se souvient du grand nettoyage de l’église, dans son enfance, la semaine précédant la Toussaint.
  • La dernière messe a été dite par l’abbé Castan, curé de Nant, en 1995.
Le Mas du Pré
© Photographie Monique et Alain BONNEMAYRE

A l’extérieur de l’église, Anne-Marie Frenehard, adjointe représentant le maire, a pris la parole pour expliquer que l’église du Mas du Pré destinée à être vendue, mais faisant partie des sectionnaux, il sera demandé aux ayants droit de voter pour accepter la vente. Les ayants droit étant les habitants de la paroisse qui y ont leur résidence principale et qui sont inscrits sur les listes électorales.