Nos amis Monique et Alain BONNEMAYRE, grands spécialistes de la région de NANT, nous proposent aujourd’hui une étude sur La Vierge de Saint-Sauveur du Larzac.
La ville de NANT adhère au CERCLE GENEALOOGIQUE DE l’AVEYRON au titre des mairies, ce dont nous la remercions.
En 1135, l’église de Saint-Sauveur du Larzac était sous la juridiction de l’abbaye de Nant.
On lit dans le livre de paroisse de Saint-Sauveur, écrit par l’abbé Emilien Robert :
« André Mazeran, prêtre, en compagnie de Jean Maurin, prêtre et curé de St-Sauveur, sont connus par un acte de notaire aux archives paroissiales daté du 5 juillet 1697. Cet acte nous apprend aussi que la famille Mazeran avait une chapelle.
Cela n’est pas étonnant car de par ailleurs nous savons que cette famille était la famille riche de Saint-Sauveur qui payait beaucoup de censives soit au prieur soit au seigneur de la Roque. Nous pourrions peut-être supposer que la chapelle en question est la chapelle de la Sainte-Vierge.
Une personne originaire de Saint-Sauveur, Reine Malzac, était servante chez un Vicaire général de Montpellier. Ce fut lui qui fit don à l’église de Saint-Sauveur le 2 février 1877 du reliquaire que nous possédons, lequel renferme des reliques de Saint-Fulcran et de Sainte-Marthe, mais nous ne possédons pas l’authentique. »
Il est intéressant d’ajouter à ce livre de paroisse un plan dressé par notre incontournable curé Antoine Débat.
Le plan de l’église de Saint-Sauveur
réalisé par le curé Antoine Debat.
En entrant dans l’église, en passant sous le porche, côté sud, à gauche il y a la chapelle de la Vierge avec un retable dont les origines remontent probablement au XVIe siècle .
En 2003, M. Gabriel Mazeran, demeurant à Lyon, s’est inquiété de l’état d’une statue de la Vierge, et a écrit au maire et au curé de Nant :
« Mes ancêtres Mazeran ayant vécu pendant plusieurs siècles à St-Sauveur du Larzac je me suis depuis quelque temps intéressé à ce village. J’ai pu visiter plusieurs fois l’église grâce à Mr Mauron qui en garde soigneusement les clefs.
A l’intérieur il y a une chapelle, située à droite de la nef, dont j’attribue la fondation à mes ancêtres Mazeran et Bertrand au XVIe siècle. De même je sais par des testaments que certains y furent enterrés. Malheureusement il n’y a plus de traces visibles puisque le sol a été relevé au XIXe siècle pour lutter contre l’humidité. [1]
Cette chapelle a été fondée sous le vocable de Notre-Dame de Confiance. Au cours des siècles son aspect a changé puisqu’il y a actuellement un retable que Madame Delmas, conservatrice des Antiquités et objets d’Arts de l’Aveyron, date de la fin du XVIIIe siècle pour une partie et du début du XIXe siècle pour une autre. Sur ce retable, au-dessus de l’autel se trouve une statue de la Vierge Marie.
Lors de ma dernière visite, au mois d’août, Mr Mauron et moi-même avons eu la désagréable surprise de la trouver penchant dangereusement au risque de se briser en tombant. Le bras gauche était déjà tombé et se trouvait sur l’autel avec un pouce cassé. Pour éviter une catastrophe plus grande nous avons pris l’initiative de descendre la statue de son socle mangé par les vers et de l’allonger sur la table de l’autel. Le deuxième bras s’est détaché mais sans se casser.
De près, la statue apparaît en bien mauvais état, mais digne d’être restaurée car il n’est pas trop tard. Madame Delmas, à la vue des photos que j’avais prises ce jour-là, me l’a confirmé et m’a conseillé de la confier à Mr Ulysse Lacombe de Lioujas, qui travaille régulièrement à la restauration de nombreuses œuvres d’art de la cathédrale de Rodez. Il doit aller la voir pour apprécier le travail mais sur photos il m’a proposé un devis estimatif de 770€ pour la mettre hors de danger.
Ce prix comprend un traitement contre les insectes xylophages, une consolidation avec des résines spéciales dans les parties trop rongées, un collage des bras avec une reconstitution du pouce gauche cassé et la réfection du socle inutilisable.
En décembre 2003, le retable et la statue ont été inscrits à l’inventaire des objets d’art de l’Aveyron. »
Le maire, Jean-François Galliard, a confié la statue à M. Lacombe.
La statue, restaurée, n’a pas été replacée à Saint-Sauveur, où l’église était humide et généralement fermée, mais à la chapelle des Pénitents à Nant, qui abritait alors l’Office de Tourisme communal.
